Les vacances. Les patients âgés, pour les plus chanceux, peuvent aussi prétendre partir en villégiature, au mieux avec leurs enfants.

D’après l’étude PAQUID 2/3 des plus de 65 ans prennent un médicament au moins, soit une moyenne de 4,5 par jour. Après l’âge de 75 ans, cette moyenne atteint 8 médicaments par jour, dont près de la moitié à visée cardiovasculaire, dont on connait les effets dangereux tant en cas d’excès (overuse), d’insuffisance et/ou d’oubli (underuse) que de mauvaise indication (misuse). On pourra lire, ou relire, à cet égard les rapports de la HAS ou de la DRESS. C’est ainsi que plus de la moitié des patients ne sont pas où sont mal observants, pour des raisons très diverses qui vont de l’existence de troubles cognitifs à des facteurs psycho-sociaux, et à la forme galénique des médicaments.

Et c’est ici qu’intervient le problème potentiel posé par les génériques. Non pas à cause d’une moindre efficacité de leurs molécules, à priori identique (J Hypertens, 2014), mais parce que ils sont source de confusion par des galéniques très différentes. La photo ci-dessus représente un échantillon des formes disponibles du lopéramide, molécule bien connue qui a servi à la plupart d’entre nous, et se passe de commentaires. Il est dès lors quasi impossible d’assurer une thérapeutique sans risque, et qui soit suivie, si les présentations changent sans cesse, ce qui dépend des pharmacies.

A côté des différents conseils portant sur la prévention des accidents chez les plus âgés, comme la conduite à tenir en cas de canicule, ce qui ne semble pas être au premier plan en ce début d’été, il faudrait en ajouter un. Celui de prévoir, en cas de départ loin de l’officine habituelle qui délivre les médicaments, la quantité de ces derniers pour un mois, voire deux mois, de traitement. La substitution galénique sauvage risque fort sinon de substituer un séjour agréable en catastrophe.

Olivier HENRY