Décidément, la désertification médicale, à l’instar du réchauffement climatique, alimente de plus en plus les médias, qui rapportent des solutions pour y remédier parfois aussi étranges que le problème est grave et les pouvoirs publics inefficaces.
Après la commune bretonne de La Roche Derrien, qui fit le « buzz » en recherchant un druide pour pallier à l’absence de médecin (cf lettre n°7), c’est au tour d’un médecin généraliste d’une petite commune de Haute-Saône, qui a recherché un successeur sur le site « leboncoin », évènement rapporté par le quotidien du médecin du 4 octobre 2016. Rien n’y a fait et 6 mois plus tard, toujours pas de successeur.
Dans « le Parisien » du 10 octobre, un dossier est consacré au numérus clausus, où l’on apprend que la France n’a jamais compté autant de médecins (198000), mais que les besoins explosent, notamment en raison du vieillissement de la population, et qu’il y aura 10% de généralistes en moins en 2025.
A la question « faut-il supprimer le numérus clausus », un ancien député, neurologue, répond « oui », car dans le contexte actuel il n’a plus aucun sens, et qu’il faudrait « faire du numérus clausus un objectif, non plus plafond mais plancher », et que « ceux qui disent que ça n’aurait d’effet que dans 10 ans, n’ont déjà rien fait il y a 10 ans… »
Le président du conseil national de l’ordre des médecins répond « non », aux motifs que « le supprimer ne règlerait rien », que cela « ne donnerait pas de toute façon pas de résultats avant 10 ans », ou que « ce serai tenter d’apporter une réponse quantitative à un problème qualitatif, celui de la répartition des médecins sur le territoire. »
Ce débat devrait être national, la période y semblant propice…Quant à la gériatrie, elle est simplement menacée de disparition, car 35 gériatres/an seraient formés en Ile de France lors de l’avènement du DES* en 2017. A suivre. *(Diplôme d’études spécialisées)
Olivier HENRY
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