(Source AFP)

Daljinder Kaur, une Indienne, peut-être âgée de 70 ou 72 ans (elle ne connaît pas son âge), aurait donné naissance le 19 avril dernier à son premier enfant, un garçon de 2 kg prénommé Armaan. L’AFP annonce qu’elle a eu recours à une fécondation in vitro (FIV) « à partir des ovules et du sperme du couple ». Pour le sperme du mari de 79 ans, c’est possible, mais en ce qui concerne les ovocytes de la donneuse, cette affirmation est plus que douteuse selon Hervé Fernandez, gynécologue-obstétricien à l’Hôpital Antoine-Béclère de Clamart, car « il y a vingt ans, on ne faisait pas de conservation ovocytaire et il ne peut y avoir d’ovocytes viables chez une femme de cet âge ».

L’enfant est « en bonne santé et plein d’énergie » selon le National Fertility and Test Tube Baby Center, unité spécialisée de la Clinique Bishnoi de l’État indien de l’Haryana, qui revendique le succès de nombreuses FIV chez des sexagénaires et septuagénaires. Le Dr Anurag Bishnoi, responsable de la Clinique, a déclaré que l’infertilité de Mme Kaur, mariée depuis 46 ans, était due à une obstruction des trompes de Fallope.

Ces FIV sont très controversées du fait d’importants risques pour les mères (notamment diabète gestationnel, AVC, fausse couche, éclampsie et pré-éclampsie) et pour les enfants à naître. Le Dr Fernandez précise que la probabilité de succès d’une FIV après 43 ans est très faible, « de l’ordre de 3 % ». En France, les FIV sont autorisées jusqu’à 49 ans.

Jean-Pierre LEVERRIER