L’époque arrive où nombre de nutritionnistes autoproclamés vont, via les médias, nous assener des vérités, sorties on ne sait d’où, pour maigrir d’abord, vivre mieux et plus longtemps ensuite. Ouvrages révolutionnaires, articles grand public, recettes de cuisine, interviews, rien ne nous sera épargné.

Une équipe espagnole vient en revanche de publier un travail, fort intéressant et prospectif, portant sur le régime méditerranéen. Les interventions proposées s’appuient sur le constat que la production excessive de radicaux libres et l’existence d’une réaction inflammatoire conditionnent l’émergence de maladies chroniques liées à l’âge, et qu’elles sont liées à la nature des apports alimentaires.

10 hommes et 10 femmes âgés de plus de 65 ans ont été soumis, après randomisation, à 3 régimes successifs de 4 semaines : régime méditerranéen (les graisses représentant 38% des apports énergétiques totaux (AET), dont 24% d’acides gras mono-insaturés apportés par l’huile d’olive et ; 4% de poly-insaturés), une « western diet » (riche en acides gras saturés, avec 38% des AET en graisses) et enfin un régime pauvre en graisses (28% des AET) et riche en hydrates de carbone et oméga 3.

La réduction la plus importante des produits oxydés (protéines et lipides) est observée sous régime méditerranéen. De même, les ARN messagers de gènes impliqués dans le stress oxydant et l’inflammation sont plus bas dans le régime méditerranéen.

Les bienfaits du régime méditerranéen observés en épidémiologie semblent donc bien liés à son effet limitant sur le stress oxydatif et l’inflammation.

On remarquera aussi que ce régime comprend 38% des AET sous forme de graisses, et que le dogme de leur éviction a sans doute vécu. Mais ceci est une autre histoire.

 

Olivier HENRY

J Lopez-Moreno.and al., J Am Geriatr Soc 2016; 64:901-904