Depuis 1948, une étude épidémiologique est en cours, portant sur la population de la ville de Framingham, Massachusetts, USA. Depuis 1795, le suivi a également porté sur l’incidence des démences, intéressant 5205 personnes de plus de 60 ans.

C.L. Satisabal et al, de l’université de Boston, ont ainsi constaté que, depuis les années 1980, il existait à chaque décennie une baisse de 20% de l’incidence des démences. Ajustée selon le sexe et l’âge, cette incidence est en effet passée de 3.6% entre les années 1970 et 1980 à 2.8% entre 1980 et 1990, à 2.2% entre 1990 et 2000, et 2% entre 2000 et 2010. La baisse de facteurs de risque vasculaires, comme l’hypertension artérielle, l’usage du tabac ou les désordres lipidiques a aussi été observée durant cette période, mais ne peut à elle seule expliquer la baisse du nombre de nouveaux cas de démences. Et ce d’autant que, parallèlement, le nombre de sujets atteints d’obésité ou de diabète a, lui, augmenté. Ce qui fragilise quelque peu l’espoir apporté par ce constat, obésité et diabète pouvant à nouveau inverser la tendance. Il n’empêche que d’autres études, européennes cette fois, montrent une tendance analogue dans la réduction de l’apparition des démences, qu’il s’agisse de la maladie d’Alzheimer, des démences vasculaires ou mixtes. Ce qui reste aussi démontré, c’est l’effet bénéfique d’un haut niveau d’étude comme facteur protecteur de l’apparition d’une démence.

Cependant, même si cette baisse de l’incidence des pathologies démentielles se poursuit, l’augmentation parallèle de l’espérance de vie pourrait conduire à une augmentation du nombre d’individus atteints, par simple croissance de la population âgée. Il nous reste, pour rester optimistes, à développer la prévention primaire et secondaire des affections cardio et cérébro-vasculaires.

C.L.Satisabal et al, N Engl J Med 2016 ; 374 :523-32

Olivier HENRY